La nature en 3 idées reçus part 5

13 – Les vampires n’existent pas

Eh bien, si : les vampires existent ! Au risque de réveiller nos peurs ancestrales, il existe un animal qui boit le sang des vertébrés.

Non, il ne s’agit pas des moustiques, mais d’un mammifère qui appartient à l’ordre des chiroptères, autrement dit les chauves-souris.

Qu’on se rassure, ces animaux sont inoffensifs pour l’homme et ne possèdent pas deux grandes incisives prêtes à nous percer

le cou. Ils sont discrets, si discrets que leurs victimes, oiseaux ou gros mammifères, ne se rendent même pas comptes qu’elles ont été « saignées ». Comment remarquer en effet, la nuit, qu’une chauve-souris s’est posée non loin et approche en rampant jusqu’à eux ?

Arrivée à proximité, elle incise légèrement l’animal d’un petit coup de dent et lèche le sang qui s’écoule le long de sa langue.

Il n’existe que trois espèces de vampires, toutes des petites chauves-souris sud-américaines de la famille des Desmodontidae. Rien à voir avec les chauves-souris géantes au vampirismes exacerbé par les récits des anciens explorateurs. Parmi ces petits vampires, notons qu’une espèce est très altruiste, le vampire d’Azara (Desmodus rotundus) : de retour au gîte, il accepte de partager un peu de sang avec ceux qui n’en ont pas eu, car le taux de survie des ces animaux, privés de sang, est réduit à deux nuits consécutives ! Ce partage est d’autant plus exemplaire que la chauve-souris donneuse prend ainsi le risque d’être elle-même en manque. Malgré ce risque, ce comportement augmente le taux de survie du groupe de près de 60%.

L’altruisme n’est jamais 100% gratuit.

 

14- L’étude des chauves-souris a conduit à l’invention de sonar

Il est tentant de le penser, car la technique est la même : envoyer des ondes sonores afin de repérer des objets qui les renvoient en écho. Mais c’est l’inverse qui est vrai.

Le SONAR (Sound Navigation and Ranging) a été inventé par Paul Langevin et Constantin Chilowski pendant la guerre de 39/45.

Cette invention devait être utile aux navires pour éviter les obstacles (icebergs, par exemple) et repérer les sous-marins. Parallèlement, les scientifiques naturalistes cherchaient à comprendre comment une chauve-souris, dans le noir total, parvient à se repérer.

L’extrême finesse de l’ouïe fut longtemps soupçonnée, sans pour autant  convaincre. C’est donc en apprenant l’invention du sonar que l’Américain G.M. Allen mit toute la communauté scientifique sur la piste de l’écholocalisation utilisé par les chauves-souris pour « voir avec leurs oreilles ». Elles sont, pour cela, pourvues d’un système très performant d’envoi et de

réception des ultrasons, répartis entre le larynx et les oreilles.

 

15 – Les chauves-souris sont les seules du règne animal à

utiliser un sonar

Le système d’écholocalisation, qui consiste à envoyer des ondes sonores et à « lire » leur écho sur les objets ou les proies, n’est pas l’apanage des chauves-souris. Certains mammifères marins, en particulier les dauphins, les orques et les baleines, s’en servent pour repérer les obstacles et les proies ou pour communiquer entre eux.

Dans ce dernier cas, ces animaux semblent extrêmement gênés par les sonars utilisés par les bateaux, surtout militaires, du monde entier qui brouillent leurs ondes, les empêchant parfois de se repérer et de bien communiquer.

Divers oiseaux utilisent aussi l’écholocalisation (pas toujours avec des ultrasons), comme certaines espèces cavernicoles (qui vivent dans les grottes), dont le guacharo des cavernes en Amérique sur Sud.

Les martinets sont également capables de se repérer par écholocalisation lorsqu’ils recherchent des proies dans les cavernes.

 

[Source : La nature en 250 idées reçues François Lasserre]

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« Chaque nuit de rêves d’une chauve-souris ne débute qu’au petit jour, sous ses ailes parapluie. »
Ganddella

L’art se distingue de la nature.
«On se plaît à nommer œuvre d’art le travail des abeilles (les rayons de cire régulièrement construits), mais ce n’est que par analogie; car dès que l’on songe qu’aucune réflexion particulière de la raison ne préside à leur travail, on dit aussitôt : c’est une production de leur nature (leur instinct) et comme œuvre d’art, on ne l’attribue qu’à leur Créateur.»
KANT, 1790, Critique du Jugement, § 43, trad. Gibelin, édit. Vrin, 1960.

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